Aujourd’hui, ils ont trouvé des cellules cancéreuses sur mon col de l’utérus.

C’était déjà arrivé quand j’étais toute jeune. J’avais été opérée. Ce n’était plus jamais revenu. Jusqu’à maintenant.

Au fond, je ne suis pas surprise. Ces derniers temps, j’ai fait n’importe quoi. Choix, conséquences.

Je suis quand même encore sous le choc. Je l’ai raconté à ma collègue Cécile, qui m’a passé sa boîte de mouchoirs, comme d’hab. C’est elle qui a les mouchoirs sur son bureau, mais c’est moi qui pleure régulièrement au bureau pendant les heures de travail.

Au début, j’ai pensé à mon copain, et je me suis dit que j’allais devoir le quitter. C’est pour ça que j’ai autant pleuré.

Ensuite, je me suis sentie intensément vivante, tout d’un coup. La question que je me suis posée était : qu’est-ce qui est vraiment important dans la vie ?

C’est drôle parce que c’est une question que je me pose quand même assez souvent. Mais quand c’est ta survie qui est en jeu, tout d’un coup on passe au niveau de pertinence supérieur.

Tant de choses ne me paraissent plus du tout importantes, tout d’un coup.

Maintenant, ce que je remarque, c’est un grand silence.

C’est comme si la ville entière se taisait.

Je ressens un grand calme intérieur.

Aucun besoin de mettre de la musique, ni aucun autre fond sonore.  Ni de regarder un film. Je suis juste seule avec moi-même. Je me sens très calme.

Tout ça c’est peut-être beaucoup de drame pour pas grand chose. Après tout, ce n’est peut-être rien ! On verra.